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orsque je suis venu vivre
ici il y a 30 ans, c'était un
village dynamique avec
deux boulangeries, une
boucherie, une épicerie,
trois restaurants, un bar-tabac, un
bureau de poste et un salon de
coiffure.
En 2009, il ne restait plus qu'un
seul restaurant, un minuscule salon
de coiffure et jusqu'à 600 poids
lourds empruntaient l'étroite rue
principale. Il n'y avait vraiment
nulle part où aller dans le village, et
avec les camions qui rendaient la
traversée dangereuse, la vie sociale
de la rue s'est éteinte.
En 2010, la rocade (prévue
depuis près de 30 ans) a finalement
été construite, mais le centre
du village était à l'abandon, les
trottoirs défoncés, les façades
des maisons abîmées, les tuyaux
d'évacuation et les volets arrachés
des murs.
En 2018, après des années de
promesses, le centre du village fut
enfin entièrement rénové et la vie
a commencé à revenir. Les gens
pouvaient à nouveau marcher dans
la rue, et une promenade qui aurait
dû prendre sept minutes (de notre
maison jusqu'à la boulangerie ou
jusqu'à la mairie), pouvait parfois
prendre une heure, à force de
discuter avec les villageois en
cours de route.
Le village compte désormais
une boulangerie, une épicerie, trois
restaurants, un bureau de poste,
une poterie et un salon de coiffure
trois fois plus grand qu'avant.
Les façades des maisons sont
agrémentées de bacs à fleurs et
l'espoir est de retour.
Malheureusement, au début de
l'année dernière, le Covid est arrivé.
Nous étions tous confinés ; il fallait
se contenter de notre promenade
quotidienne d'une heure. Tous nos
repas de village, la grande fête de
Pâques de trois jours, et même
les cérémonies d'hommage aux
morts des deux guerres, ont été
suspendus. La vie dans les rues du
village avait de nouveau disparu.
En juin, la plupart des
restrictions ont été levées, mais
toutes nos fêtes n'étaient toujours
pas autorisées, même la fameuse
course des 1 000 canards dans la
rivière. Mais tout n'était pas perdu.
Une chaîne de télévision
anglaise, alors en tournage en
Dordogne, a demandé si un
concours de gâteaux entre Anglais
et Français pouvait être organisé.
J'ai donc rassemblé six Françaises,
trois Anglaises et deux Anglais,
Michael Leggett et Lee Brankston.
On ne devrait jamais révéler l'âge
d'une femme, mais la Française la
Raviver le village
Le village historique de La Rochebeaucourt est un endroit où il fait bon
vivre. Mais il n'en a pas toujours été ainsi.
TEXTE : STUART ROSS | PHOTOS : C. MOINGEON & A. WELLS-DAVIES
Les vainqueurs du
concours de gâteaux
Monsieur le maire,
Joanna Leggett et Stuart Ross
Yves Rousseau, maire de 1971
- 2008 avec son chien Venus.
Bienvenue
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