CANCER CONTROL FRANCOPHONE 2021 103
REGISTRE DES CANCERS ET ACCOMPAGNEMENT
Expérience à Ouagadougou au Burkina
Faso de la mise en place du Registre
Franco-Africain d'Oncologie Pédiatrique
(RFAOP) avec l'utilisation de REDCap
ROLANDE KABORÉ, CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE YALGADO OUÉDRAOGO, OUAGADOUGOU, BURKINA FASO; BRENDA
MALLON, GFAOP, GUSTAVE ROUSSY VILLEJUIF, FRANCE; CHANTAL BOUDA, CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE YALGADO
OUÉDRAOGO, OUAGADOUGOU, BURKINA FASO; SONIA KABORET, CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE PÉDIATRIQUE CHARLES
DE GAULLE (CDG) OUAGADOUGOU, BURKINA FASO; ADÉLAÏDE LANKOANDÉ, CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE YALGADO
OUÉDRAOGO, OUAGADOUGOU, BURKINA FASO; DENISE BIDIMA, CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE PÉDIATRIQUE CHARLES
DE GAULLE (CDG) OUAGADOUGOU, BURKINA FASO; FLA KOUETA, CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE YALGADO OUÉDRAOGO,
OUAGADOUGOU, BURKINA FASO; OLGA LOLOMPO, CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE YALGADO OUÉDRAOGO, OUAGADOUGOU,
BURKINA FASO; DIARRA YE, CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE PÉDIATRIQUE CHARLES DE GAULLE (CDG) OUAGADOUGOU, BURKINA
FASO ET CATHERINE PATTE, GFAOP, GUSTAVE ROUSSY VILLEJUIF, FRANCE
Nous présentons ici l'expérience du Burkina
Faso dans le processus de mise en place et de
développement du registre franco-africain d'oncologie
pédiatrique à Ouagadougou avec l'outil REDCap ;
pour des données de qualité et sécurisées en vue
d'une meilleure connaissance des caractéristiques
épidémiologiques, cliniques et évolutives des enfants
présentant un cancer au Burkina Faso. Cet outil
fournit des renseignements importants dans un pays
où les diagnostics de cancers chez les enfants sont en
augmentation progressive.
Le cancer infantile représenterait 0,5% et 4,6% de
l'ensemble des cas de cancers, avec des taux d'incidence
annuels qui varient de 50 à 200 par million d'enfants dans
le monde. Selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), publié en avril 2017 dans la revue britannique
The Lancet Oncology, le nombre de cancers pédiatriques a
augmenté de 13 % ces 20 dernières années. Les estimations
du CIRC (Centre International de Recherche contre le Cancer)
prévoient pour la période 2020 à 2040 une augmentation de
36,5% des nouveaux cas en Afrique, avec l'amélioration des
diagnostics (1).
Au Burkina Faso (BF), le cancer en général constitue
une préoccupation importante. Les cancers infantiles
représentent sur le plan national la 2ème cause d'évacuation
sanitaire après les maladies cardiovasculaires (2,3). L'oncologie
pédiatrique prend une place de plus en plus importante
dans nos services de pédiatrie et les cancers de l'enfant sont
caractérisés par une forte mortalité, surtout dans les pays à
faibles revenus. La prévalence réelle des cancers pédiatriques
au BF est sous-estimée comme probablement partout
en Afrique sub-saharienne ; les données existantes étant
surtout hospitalières. A titre d'exemple, une étude descriptive
rétrospective sur les cancers en milieu hospitalier dans le
Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHUYO)
et le Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles
de Gaulle (CHUP-CDG) dénombrait 321 cas chez des sujets
de 0 à 15 ans, durant une période de 4 ans ( 1er janvier 2008 au
31 décembre 2011) (4). Depuis 2018, un registre national de
cancer a été mis en place à Ouagadougou avec parallèlement
la collecte des données pédiatriques.
L'existence des registres « cahier » dans les services de soins
est un outil de « débrouillage » d'une utilité certaine, mais
avec ses insuffisances ; d'où la place importante d'un registre
électronique / numérisé. En effet, les registres hospitaliers
de consultation, d'hospitalisation et de laboratoires sont
des sources de données non négligeables. Cependant leur
caractère non sécurisé, le risque d'être soumis à l'usure du
temps, le mode d'enregistrement non uniforme et souvent