TRAITEMENTS DES CANCERS
74 CANCER CONTROL FRANCOPHONE 2021
Profil clinico-pathologique des tumeurs
abdominales malignes chez l'enfant:
expérience de l'unité d'oncologie
pédiatrique de Bamako
ABDOUL KARIM DOUMBIA (SUR LA PHOTO), DÉPARTEMENT DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ; BOUBACAR TOGO, DÉPARTEMENT
DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ; PIERRE TOGO, DÉPARTEMENT DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ; FOUSSEYNI TRAORÉ,
DÉPARTEMENT DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ; ARSÉNE DACKONO, DÉPARTEMENT DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ;
OUMAR KEITA, DÉPARTEMENT DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ; YAKARIA COULIBALY, ERVICE DE CHIRURGIE PÉDIATRIQUE DU
CHU GABRIEL TOURÉ; ABDOUL AZIZ DIAKITÉ, DÉPARTEMENT DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ; ADAMA DEMBÉLÉ, HAWA DIALL,
BELCO MAIGA, DJÉNEBA KONATÉ, DÉPARTEMENT DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ; GUÉDIOUMA DEMBÉLÉ, DÉPARTEMENT
DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ; OUMAR COULIBALY, DÉPARTEMENT DE PÉDIATRIE DU CHU GABRIEL TOURÉ ET CHECK
BOUGADARY TRAORE, SERVICE D'ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES DU CHU « POINT G »
La tumeur abdominale nécessite un diagnostic rapide
et précis pour une prise en charge efficace (1). Les
tumeurs abdominales malignes de l'enfant représentent
l'ensemble des processus expansifs malins développé dans
la cavité abdominale (2). Elles sont souvent de découverte
fortuite par un parent, lors d'un examen physique ou détectées
à l'imagerie abdominale (3). Elles se présentent généralement
sous forme d'une masse abdominale ou d'une augmentation du
volume abdominal, ou par des signes non spécifiques : troubles
digestifs et mictionnels (par compression), hypertension
artérielle, hématome, signes généraux (fièvre, amaigrissement),
rarement une complication (invagination intestinale aiguë) (2).
L'âge du patient, le sexe et la topographie de la tumeur sont
des éléments fondamentaux pour l'orientation diagnostique.
Entre 1 et 6 ans, la majorité des masses sont de nature maligne
essentiellement neuroblastome et néphroblastome (4). La
découverte d'une masse abdominale chez l'enfant conduit
à la réalisation d'examens complémentaires radiologiques,
biologiques et anatomo-pathologiques. Ces examens sont
au mieux réalisés en milieu spécialisé dans le but d'aboutir rapidement au diagnostic étiologique et à la mise en route du
traitement efficace.
L'imagerie a grandement contribué à l'amélioration du
diagnostic des cancers abdominopelviens et à la surveillance
de l'efficacité du traitement. L'échographie conventionnelle est
souvent l'examen de première intention, mais a globalement
un rôle limité dans le diagnostic et la classification du
cancer abdomino-pelvien (3,4). La tomodensitométrie est
actuellement le principal moyen diagnostique utilisé en
radiologie oncologique. L'IRM est généralement utilisée en
seconde intention en raison de son coût et de sa disponibilité
relativement limitée (4). L'imagerie permet de localiser la
tumeur, d'étudier ses rapports, de déterminer si possible la
nature et de mettre en évidence des lésions vascularisées. Le
choix de la technique est déterminé en fonction de l'organe
étudié, de la pathologie suspectée, de l'état clinique du
patient et de l'expérience du radiologue et de l'endoscopiste
(4). Selon la littérature, environ deux tiers des tumeurs
malignes abdominales sont retro-péritonéales. La majorité
de ces tumeurs est intra-rénale (5). La biologie, notamment
Les tumeurs abdominales malignes (TAM) constituent un problème majeur de diagnostic en
oncologie pédiatrique. Cette étude transversale menée en 2019 avait pour but de décrire les
aspects épidémio-cliniques des principaux types de tumeurs abdominales malignes rencontrés
chez les enfants suivis à l'unité d'oncologie pédiatrique de Bamako. La majorité des patients
avait moins 5 ans (65%). Le sex-ratio était de 1,7. Les patients étaient pour la plupart issus
de milieu socio-économique défavorisé (67%). Le délai moyen de consultation était de
12 semaines. Les principaux signes observés étaient la masse (48%), les douleurs (46%),
l'amaigrissement (80%) et la fièvre (17%). Le néphroblastome était la tumeur la plus fréquente
(52%), suivi du lymphome de Burkitt (26%) et du neuroblastome (13%). Une meilleure
détermination des aspects épidémio-cliniques pourrait favoriser un diagnostic précoce et un
traitement adéquat des TAM chez les enfants.