REGISTRE DES CANCERS ET ACCOMPAGNEMENT
Accompagnement psychosocial en
Afrique subsaharienne : expérience
du programme My Child Matters en
oncologie pédiatrique à Dakar
FATOU BINETOU DIAGNE AKONDÉ, CENTRE HOSPITALIER NATIONAL UNIVERSITAIRE ARISTIDE LE DANTEC, DAKAR, SÉNÉGAL; EL
HADJI MAKHTAR BA, EQUIPE PSYCHO-ONCOLOGIE, DAKAR, SÉNÉGAL; MAME NDELLA DIOUF, CENTRE HOSPITALIER NATIONAL
UNIVERSITAIRE ARISTIDE LE DANTEC, DAKAR, SÉNÉGAL; AWA NDIAYE NDIR, CENTRE HOSPITALIER NATIONAL UNIVERSITAIRE ARISTIDE LE
DANTEC, DAKAR, SÉNÉGAL; SOKHNA THIOUNE, EQUIPE PSYCHO-ONCOLOGIE, DAKAR, SÉNÉGAL; NDIOBA MBENGUE BA, EQUIPE
PSYCHO-ONCOLOGIE, DAKAR, SÉNÉGAL; ANTA NIANG, CENTRE HOSPITALIER NATIONAL UNIVERSITAIRE ARISTIDE LE DANTEC, DAKAR,
SÉNÉGAL; FRANÇOIS DESBRANDES, FONDATION SANOFI ESPOIR, PARIS, FRANCE ET CATHERINE PATTE, GROUPE FRANCO-AFRICAIN
D'ONCOLOGIE PÉDIATRIQUE (GFAOP), GUSTAVE ROUSSY, VILLEJUIF, FRANCE
L
e cancer est une cause majeure de décès chez les enfants et
les adolescents dans le monde. Il est diagnostiqué chaque
année chez environ 300 000 enfants âgés de 0 à 19 ans
(1). Dans les pays à faibles revenus, l'absence de registre des
cancers constitue un frein majeur à l'évaluation de l'incidence
des cancers pédiatriques. Environ 175 000 nouveaux cas de
cancers surviennent chaque année dans ces pays (2-3).
Le Sénégal est un pays d'Afrique subsaharienne avec une
population de 16 209 125 habitants (ANSD 2017-2018). Cette
population est jeune car 50% a moins de 20 ans. Chaque année,
800 nouveaux cas de cancers pédiatriques y sont attendus.
200 à 250 arrivent dans le seul centre d'oncologie pédiatrique
de la capitale, à Dakar.
Les priorités nationales de santé publique incluent la santé
materno-infantile, la vaccination, les infections respiratoires
aigües, les maladies diarrhéiques, la malnutrition, la tuberculose et le paludisme. Cependant, les cancers pédiatriques ne
constituent pas une priorité de santé publique (4).
Leur prise en charge est entravée par l'inaccessibilité des
centres de traitement, l'absence de système de référence
rapide et adéquat, l'indisponibilité de certains outils du
diagnostic précoce et précis, de certains médicaments, le cout
élevé des traitements pour des familles la plupart du temps
démunies et sans couverture sanitaire ni sociale (5).
Contexte
L'activité d'oncologie pédiatrique de Dakar a démarré en
2000 avec la création de l'unité et le soutien du GFAOP (6).
La chimiothérapie y est gratuite pour tous les enfants traités
selon les protocoles des cinq cancers : les leucémies aiguës
lymphoblastiques, la maladie de Hodgkin, le néphroblastome, le
lymphome de Burkitt et le rétinoblastome. L'équipe a également
Les cancers de l'enfant restent oubliés dans les priorités de Santé Publique
au Sénégal, malgré l'existence de nombreuses politiques axées sur la
mère et l'enfant. L'inaccessibilité et la rareté des centres spécialisés
entravent la prise en charge. Il en existe un seul dans tout le territoire
national. La couverture sociale est également faible.
L'activité d'oncologie pédiatrique de Dakar a démarré en 2000 avec la
création d'une unité formalisée et le soutien du Groupe Franco-Africain
d'Oncologie Pédiatrique (GFAOP). La Fondation Sanofi Espoir, à travers le
programme My Child Matters (MCM), accompagne l'unité depuis 2007. Le
soutien actuel comporte deux volets social et psychologique.
108 CANCER CONTROL FRANCOPHONE 2021
DR FATOU BINETOU
DIAGNE AKONDÉ
EL HADJI MAKHTAR BA MAME NDELLA DIOUF
CATHERINE PATTE
AWA NDIAYE NDIR SOKHNA THIOUNE NDIOBA MBENGUE BA
ANTA NIANG FRANÇOIS DESBRANDES