INTRODUCTION
des soignants, ou la création d'équipes multidisciplinaires
qui permettent d'optimiser la prise en charge des patients.
Cette revue détaille également le travail en cours sur le
développement de réseaux de soins palliatifs grâce à un
programme triennal de formation. L'ensemble de ces articles
montre à quel point l'oncologie pédiatrique africaine a su faire
face à ses innombrables défis et, malgré le chemin qu'il reste
encore à faire, comment elle a contribué à faire reculer de
façon parfois spectaculaire la mortalité des cancers de l'enfant.
Ces progrès ont été possibles grâce à la passion d'individus,
hommes et femmes qui ont cru en leurs rêves et ont tout mis en
œuvre pour concrétiser leur projet. C'est ainsi que Jean Lemerle
a créé en octobre 2000 le Groupe Franco-Africain d'Oncologie
Pédiatrique, GFAOP (2), qui est actuellement présidé par Laila
Hessissen, professeur d'oncologie pédiatrique à Rabat. Le
GFAOP regroupe aujourd'hui des spécialistes des cancers de
l'enfant de 18 pays du Maghreb et d'Afrique Subsaharienne. Il
a accompagné l'ouverture de 24 unités d'oncologie pédiatrique
au cours des 20 dernières années. Il faut également souligner
le rôle du programme « My Child Matters » (MCM) de la
Fondation Sanofi Espoir dans ce contexte. Le but de MCM
est de mettre en place des projets destinés à lutter contre les
cancers de l'enfant et de réduire les inégalités en santé dans
les pays à revenu faible ou intermédiaire (3). Le programme
MCM a identifié 6 thèmes (registre des cancers, renforcement
des compétences professionnelles, diagnostic précoce, soins
de support et réduction de la douleur, accès aux soins, lutte
contre les abandons de traitement) qui font l'objet d'appels à projets d'une durée de 3 ans. Destiné initialement aux
médecins, le programme s'est enrichi récemment avec la mise
en place d'un « My Child Matters Nursing Award » qui soutient des
projets infirmiers. L'impact des programmes MCM en Afrique
francophone est incontestable. Cette expérience montre à
quel point une collaboration entre les gouvernements, les
sociétés civiles, le secteur privé et d'autres partenaires permet
d'aboutir à des progrès durables malgré l'immensité des défis
rencontrés.
Cette revue sera sans aucun doute une source d'inspiration
pour de nombreux lecteurs. On ne peut qu'applaudir les auteurs
de ces différents articles pour leur travail et les remercier de
nous faire partager les réalités de leur quotidien auprès des
enfants africains et de leurs familles. n
Éric Bouffet est pédiatre oncologue à l'Hôpital pour enfants de
Toronto (Sickkids), où il dirige le programme de neuro-oncologie.
Ses domaines de recherche sont le développement de nouveaux
traitements contre les tumeurs cérébrales de l'enfant et la mise
en place de programmes de neuro-oncologie pédiatrique dans
les pays à ressources limitées. Il a été président de La Société
Internationale d'Oncologie Pédiatrique (SIOP) entre 2016 et
2019. Dans ce contexte, il a eu l'opportunité d'officialiser le
partenariat entre la SIOP et le programme « My Child Matters » de
la Fondation Sanofi Espoir. En 2020, il été élu membre du comité
directeur de l'UICC (Union Internationale Contre le Cancer) et du
Conseil d'Administration du Groupe Franco-Africain d'Oncologie
Pédiatrique (GFAOP).
6 CANCER CONTROL FRANCOPHONE 2021
1. Santiago TC, Jenkins JJ. Histopathologic diagnosis of pediatric neoplasms: a review of
international consultations. Arch Pathol Lab Med. 2013;137(11):1648-53.
2. Lemerle J. [Management of cancer in children in Africa]. Arch Pediatr. 2003;10 Suppl
1:247s-9s.
3. Howard SC, Zaidi A, Cao X, Weil O, Bey P, Patte C, et al. The My Child Matters
programme: effect of public-private partnerships on paediatric cancer care in lowincome and middle-income countries. Lancet
Oncol. 2018;19(5):e252-e66.
Références